« Une pure utopie il y a encore quelque temps sera bientôt une réalité. » C’est ainsi que le quotidien « La Repubblica » salue l’initiative d’Intesa Sanpaolo. La première banque italienne, qui emploie environ 76.000 salariés dans la Péninsule, offrira à son personnel administratif la possibilité de bénéficier de la semaine de quatre jours.
Les négociations ont été ouvertes avec les syndicats. Elles portent sur une augmentation d’une heure du temps de travail quotidien pour permettre le passage à la semaine courte, sans modifier le montant des rémunérations. La banque dirigée par Carlo Messina envisage de laisser le plus de flexibilité possible à ses salariés, qui pourraient chacun choisir leur jour libre supplémentaire.
Un accord gagnant-gagnant
Au niveau politique, ce mode de travail n’avait jusqu’à présent été promu que par le parti M5S, sans vraiment trouver d’écho. Le pays se concentrait davantage sur le défi d’une augmentation de sa productivité plutôt que sur une diminution du temps de travail. Mais la révolution technologique et numérique, ainsi que la pandémie et l’explosion du recours au télétravail, ont profondément modifié les critères du débat. Il est relancé par Intesa Sanpaolo, qui le présente comme un accord gagnant-gagnant pour tous : la banque gère plus facilement son personnel, et ses salariés, leur temps libre.
L’initiative doit également permettre de faire des économies, sur les factures énergétiques des bureaux comme sur les frais de déplacements des employés. « Nous restons trop souvent écrasés par le temps qui fuit ou qui nous manque », insiste « La Repubblica ». « Nous devons fluidifier notre organisation du travail car cela suscite plus de motivation, plus de productivité et améliore le bien-être personnel. Bienvenue à cette opportunité. »
Le journal n’omet pas les inégalités que cela pourrait créer entre les employés qui bénéficieront de ce mode de travail et ceux qui en seront exclus. Mais cela ne doit pas empêcher la mise en oeuvre de cette initiative de manière expérimentale, pour éventuellement l’étendre ensuite au plus grand nombre. « Cela sera un défi complexe mais fascinant pour les travailleurs et les entreprises », conclut-il.
Par Olivier Tosseri