Faute de demande, les entreprises sont contraintes de réduire leur production et consentent à de nouvelles ristournes pour écouler leurs stocks, tandis qu’elles gèlent les embauches ou licencient. Les économistes parlent alors d’une spirale néfaste.
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A rebours des principales économies qui luttent contre l’inflation, la Chine est entrée, mercredi 9 août, en déflation, pour la première fois en plus de deux ans. Le pays est plombé par une consommation intérieure atone qui complique la reprise économique.
La déflation est le contraire de l’inflation, elle consiste en la baisse des prix des biens et services. Si, sur le papier, ce phénomène peut sembler une bonne chose pour le pouvoir d’achat, la déflation est une menace pour l’économie. Car, au lieu de dépenser, les consommateurs reportent leurs achats dans l’espoir de davantage de baisses de prix. Faute de demande, les entreprises sont contraintes de réduire leur production et consentent à de nouvelles ristournes pour écouler leurs stocks, tandis qu’elles gèlent les embauches ou licencient. Les économistes parlent alors d’une spirale néfaste.
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L’indice des prix à la consommation en Chine, principale jauge de l’inflation, s’est inscrit en juillet en baisse de 0,3 % sur un an, selon le bureau national des statistiques (BNS). Des analystes sondés par l’agence Bloomberg anticipaient un repli des prix (− 0,4 %), après une inflation nulle, un mois plus tôt. A titre de comparaison, l’inflation était en France de 4,5 % en juin et de 3 % aux Etats-unis.
Crise de l’immobilier
« La déflation reflète la réalité de l’essoufflement de la reprise en Chine et la nécessité d’un plan de relance vigoureux pour stimuler une demande insuffisante », observe l’analyste Ken Cheung, de la banque japonaise Mizuho. Nombre d’économistes préconisent un tel remède pour soutenir l’activité. Mais les autorités s’en tiennent pour le moment à des mesures ciblées et des déclarations d’intention à l’égard du secteur privé, sans résultats probants.
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Ces mauvais chiffres risquent de « mettre la pression » sur le gouvernement pour reconsidérer cette approche, suppose l’économiste Zhiwei Zhang, de Pinpoint Asset Management. « Ces chiffres sont mauvais, mais le sont-ils suffisamment pour pousser Pékin à prendre immédiatement de nouvelles mesures ? », s’interroge avec scepticisme l’analyste Tim Waterer, pour le courtier KCM Trade.
La Chine a connu, à la fin de 2020 et au début de 2021, une courte période de déflation, en raison alors de l’effondrement des prix du porc, la viande la plus consommée dans le pays. La précédente remontait à 2009. Nombre d’analystes redoutent cette fois une période plus longue, au moment où les principaux moteurs de croissance de la Chine sont grippés et où le chômage des jeunes atteint un niveau record à plus de 20 %.
La crise de l’immobilier, un secteur qui a longtemps représenté le quart du PIB de la Chine, est la « principale » raison de ce « choc déflationniste », estime l’économiste Andrew Batson, du cabinet Gavekal Dragonomics.