Le groupe compte amplifier dans les trois ans qui viennent sa trajectoire dans la banque universelle en Europe, en développant notamment de nouveaux métiers, comme la santé, et en accentuant sa présence en Italie. Ses objectifs financiers à horizon 2025 sont clairement à portée : au moins 6 milliards d’euros de résultat net en 2025 et une croissance annuelle des revenus de 3,5% sur la période.

Le Crédit Agricole a une vertu : la régularité. Du coup, la présentation du nouveau plan stratégique à trois ans de Crédit Agricole SA, structure faîtière et cotée du groupe mutualiste, recèle peu de surprises ou de changement de cap. Les objectifs financiers peuvent même paraître modestes, tout juste supérieurs au consensus des analystes financiers, selon le courtier Jefferies.

La structure cotée vise ainsi un résultat net de 6 milliards d’euros d’ici 2025, soit une croissance annuelle de 3 %, une rentabilité des fonds propres de 12% (versus 11%) et un ratio de solvabilité inchangé de 11 % (17% au niveau groupe). L’objectif de passer à un coefficient d’exploitation (charges rapportées aux revenus) sous le seuil des 60 % ne semble pas insurmontable et Crédit Agricole SA maintient inchangé sa politique de distribution de dividende, avec un taux de distribution à 50% alors que BNP Paribas est à 60% (y compris le rachat d’actions). Certes, le groupe entend faire le plein sur le plan des revenus, avec une croissance moyenne de 3,5% par an sur la période 2022-2025.

La croissance est bien le maître mot du plan stratégiqueFaisant fi des incertitudes qui pèsent sur l’économie avec le retour des risques géopolitiques ou de l’inflation. « Notre modèle de développement ne doit pas être handicapé par l’opacité de la macroéconomie », juge Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA, pour qui, paradoxalement, compte tenu du contexte actuel, « il est devenu plus simple de prévoir long que de penser court ». Le dirigeant aime d’ailleurs souligner la récurrence des résultats du groupe, avec pas un trimestre de baisse des revenus ces cinq dernières années. Par prudence, le groupe a relevé sa prévision du coût du risque à 40 points de base sur la période.

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