Les prix n’ont grimpé que de 2,4 % dans la zone euro en mars sur un an, contre 2,6 % le mois précédent. Le ralentissement de l’inflation devrait pousser la Banque centrale européenne à baisser ses taux dans les prochains mois.
On y est presque. L’inflation dans la zone euro se rapproche un peu plus chaque mois de l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE), de 2 %. En mars, elle est revenue à 2,4 % sur un an, soit 0,2 point de moins qu’en février, a annoncé Eurostat ce mercredi matin.
Les prix de l’énergie se sont repliés mais de moins en moins vite. Ceux de l’alimentation ont freiné ainsi que ceux des biens industriels. Mais dans les services, les prix progressent encore de 4 %.
Pression sur la BCE
Les grandes économies de la zone euro connaissent le même phénomène, ce qui est aussi encourageant. En Allemagne, les prix à la consommation n’ont grimpé que de 2,3 % sur un an au mois de mars. Et certains économistes anticipent que la hausse des prix pourrait s’élever à 2 % en avril. En France aussi, le reflux est en bonne marche.
Toute la question est désormais de savoir quelle va être l’attitude de la BCE lors de la réunion de son comité de politique monétaire le 11 avril prochain. Va-t-elle commencer à baisser ses taux d’intérêt pour redonner un peu d’oxygène à l’économie ? En se rapprochant de la cible de l’institution monétaire basée à Francfort, soit 2 %, l’inflation semble bien être sous contrôle. Jusqu’ici, les membres de la BCE avaient des doutes, notamment en raison des hausses de salaires, encore jugées élevées. Seuls les prix des services, qui ne baissent pas, plaident encore pour le statu quo monétaire. En effet, les salaires sont la principale composante du prix des services.
Pour le reste, même si le pire est probablement passé , la conjoncture est toujours déprimée dans la zone euro. L’industrie, tant en Allemagne qu’en France, donne peu de signes de reprise, les chefs d’entreprises restant largement pessimistes des deux côtés du Rhin. Depuis près de dix-huit mois, l’activité économique de la zone euro fait du surplace suite à la guerre en Ukraine et à la poussée inflationniste due d’abord à la flambée des prix de l’énergie.