Des actionnaires salariés tentent d’obtenir que la décote consentie par
le groupe lors de prochaines augmentations de capital réservées au
personnel soit fixée à 30 %. En amont de la prochaine assemblée
générale, le conseil d’administration a pris position contre cette
résolution, et appelle les actionnaires à voter « contre ».
Une joute que l’on s’attendrait plus à voir dans le cadre de négociations sociales qu’en
pleine assemblée générale. Dans la perspective de l’AG que doit tenir Crédit Agricole SA
(CASA) la semaine prochaine, un actionnaire – à savoir l’un des fonds qui gère les titres détenus par les salariés – a déposé un projet de résolution que le conseil
d’administration espère bien voir retoqué.
Plus précisément, le FCPE (Fonds commun de placement d’entreprise) Crédit Agricole
SA Action demande, via ce texte, « que le niveau de décote qui sera appliqué aux actions
émises dans le cadre des prochaines augmentations de capital réservées (ACR) aux
salariés [soit] fixé à 30 % ». Autrement dit, que ce taux soit gravé dans le marbre.
Des opérations « sur mesure »
« Le conseil d’administration a décidé de ne pas agréer » le projet (baptisé « résolution
A ») et « invite les actionnaires à voter « contre »» cette résolution, indique le groupe
dans les documents mis à la disposition des actionnaires en amont de l’assemblée.
Premier syndicat de la branche Crédit Agricole , le SNECA CFE-CGC « demande » aux
actionnaires de voter en sa faveur. « Les salariés ne comprendraient pas que cette
proposition soit rejetée », indique Samuel Mathieu, secrétaire général adjoint de
l’organisation. Le syndicat FO a demandé au groupe de « revoir d’urgence sa consigne ».
Pour motiver son opposition, le conseil rappelle notamment que pour ces opérations
annuelles, il lui revient « sur proposition du comité des rémunérations, après discussion
avec la direction générale » d’arrêter ce taux de décote, rappelant que ce dernier n’a
jamais été inférieur à 20 %.
De son côté, le conseil propose deux résolutions. Elles visent d’une part à lui donner une
délégation de pouvoir pour fixer la décote et d’autre part, à plafonner cette décote à
30 %, comme le prévoit le Code du travail.
Publié le 19 mai 2022 à 6:44 par Edouard LEDERER