Les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 4,3 % au deuxième trimestre. L’industrie, la production d’énergie et les bâtiments ont participé à ce mouvement, selon le Citepa, l’organisme officiel chargé de calculer les émissions du pays.

C’est une nouvelle encourageante sur le front du climat, alors que la France a entamé le mois d’octobre sous une chaleur exceptionnelle, avec des températures jamais mesurées encore dans le sud du pays.

Entre avril et juin, les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 4,3 %, à un rythme comparable à celui enregistré sur les trois premiers mois de l’année , a fait savoir la ministre de la Transition énergétique lors d’un déplacement dans la Somme ce lundi. « C’est le résultat d’une planification écologique déterminée où secteur par secteur, nous avons un plan de bataille », s’est félicitée Agnès Pannier-Runacher.

La marque de la crise énergétique

Les premières estimations que le Citepa, l’organisme officiel chargé de calculer les émissions françaises, publie ce mardi, le confirment : après une baisse de 2,7 % en 2022 par rapport à 2021 « marquant la fin du rebond post-covid, […] la tendance générale de baisse des émissions se poursuit », soulignent ses experts. Ce nouvel aperçu de la situation suggère un rythme qui s’approche de celui qui est nécessaire (environ -5 %) si la France veut atteindre les objectifs climatiques qu’elle s’est fixés pour 2030, et viser la neutralité carbone d’ici à 2050.

La baisse observée en tout début d’année portait la marque de la crise énergétique. Les trois mois qui ont suivi n’ont guère été différents : au final, le secteur de l’industrie a vu ses émissions fondre de 10 % sur la première moitié de 2023. La chute est particulièrement notable dans la métallurgie des métaux ferreux où elles ont plongé de 22 % sur un an, note le Citepa. Les émissions du secteur des bâtiments ont reculé de 7 %, notamment avec la baisse de 8 % des émissions du chauffage résidentiel.

La production d’énergie enregistre une diminution plus marquée, de 8 % de ses gaz à effet de serre (elle avait baissé de 2 % sur les trois premiers mois de l’année). Une évolution « liée en particulier au niveau de disponibilité des moyens de production électrique décarbonés, notamment les centrales nucléaires et hydroélectriques », explique l’organisme. En comparant le premier semestre 2022 avec les six premiers mois de 2023, ses experts ont constaté que la hausse de la production d’électricité nucléaire (+2,6 %) associée à une moindre production des centrales thermiques (-17 %) a entraîné une baisse de 15 % des émissions.

Après une baisse de 15 % en 2020, puis un rebond de 12 % en 2021 et encore de 2 % l’an dernier, les émissions du secteur des transports ont fléchi de 1,5 % début 2023. En revanche, le Citepa note que « le rebond post-crise du transport aérien se poursuit toujours », avec une forte hausse de 25 % des émissions des vols domestiques et un bond de 34 % pour les vols internationaux.

Par Muryel Jacque

Publié le 3 oct. 2023 à 7:15