Il ne reste quasiment rien du marché des NFT, d’après une nouvelle étude portant sur un large spectre. Malgré l’hécatombe, certains projets se développent encore, dans l’art ou le luxe.

 

Comme une étoile en fin de vie, le marché des NFT a grossi à l’excès avant de se vider de l’intérieur. Deux ans après l’euphorie spéculative, il reste des jetons non fongibles une énorme coquille vide, selon les données compilées par le site DappGamble. Voici les chiffres à retenir.

95 % des NFT ne valent plus rien

Sur 73.257 collections de NFT étudiées par le site de paris en cryptos – qui s’est basé sur les données de NFT Scan et de CoinMarketCap -, 69.795 d’entre elles ont vu leur valeur réduite à 0 ether, soit 95 % des collections. Avec la hausse des taux d’intérêt, on trouve en effet moins de capitaux pour les classes d’actifs hyperspéculatives que sont les cryptos et, a fortiori, les NFT.

79 % d’invendus

Alors que les vendeurs de NFT ont vanté « ad nauseam » le caractère unique de leurs images numériques (pourtant souvent générées en batterie par des intelligences artificielles…), l’offre a inondé le marché au point de dépasser largement la demande. Résultat, 79 % des jetons n’ont jamais trouvé preneur. DappGamble pointe le manque d’intérêt et de qualité artistique. Bien souvent, les collections qui se sont envolées (BAYC) avaient comme sous-jacent… le buzz.

23 millions de perdants

L’auteur de l’étude estime par ailleurs que 23 millions de personnes détiennent aujourd’hui des NFT sans valeur dans leur portefeuille numérique (comme MetaMask). D’aucuns diront que tant qu’ils n’ont pas revendu, ils n’ont rien perdu… (« HODL », comme l’invoquent les cryptofans sur X). Mais avec une telle illiquidité, conjuguée à une défiance bien ancrée maintenant qu’on a compris que beaucoup de créateurs sont partis avec la caisse, difficile d’imaginer une reprise.

16,2 tonnes de CO2

Quitte à enterrer les NFT, autant planter tous les clous sur le cercueil. Comme toutes les technologies numériques, les jetons sur la blockchain consomment de l’énergie, notamment lors du processus de création (« mint »). L’étude a mesuré que 195.699 NFT ont émis 16,2 tonnes de CO2, soit l’équivalent de 2.048 foyers ou l’empreinte carbone annuelle de 3.531 automobiles.

 

Par Thomas Pontiroli

Publié le 1 oct. 2023 à 9:00